La mémoire au pluriel… et la langue aussi !

Comme il arrive souvent dans ce blog, je reçois aujourd’hui le journaliste et auteur et « chasseur d’images » du pays Chaoui, Rachid HAMATOU, qui nous fait le compte rendu d’une rencontre qui a eu lieu ce matin de samedi à la maison de la culture de Batna, et qui a eu pour thème l’oeuvre de Yamina Mechakra et la traduction de son roman Arris par la traductrice et autrice Lamis Saidi (éditions El Kalima, Octobre 2023); mais aussi la découverte de la plume de la jeune autrice Aicha Maalim.

La maison de la Culture de Batna a abrité, ce samedi 06 janvier 2024, une belle rencontre littéraire suivie d’une vente dédicace. Une initiative – et pas la première œuvre – d’un noyau au féminin. Même si les hommes sont autorisés, le moteur est femme. Après des rencontres artistiques, littéraires, musicales  ça et là à travers les Aurès, il fallait une halte et à la hauteur de l’événement, Yennar en l’occurrence.

L’initiatrice, du moins la couveuse de l’idée, Souhila GUERFI nous dit par cette journée d’un grand froid – mais quoi d’étonnant, c’est Yennar ! – « avoir caressé l’idée d’un tel événement depuis un bon bout de temps, mais il fallait le préparer à la Suisse », même si c’est une fête chaouia.

Souhila GUERFI, organisatrice de la rencontre. Toutes les photos sont de Rachid HAMATOU

D’une pierre ou trois ou plusieurs coups, les organisatrices ont vu grand et elles ont eu raison. Beaucoup de temps a passé, le silence et l’inertie ont pris la place de l’action, nous dit un habitué de ce genre d’événements à savoir, BENSACI MOHAMED, et pour cause, sa louable initiative (le café littéraire à l’université) est en dormance. Mutisme et invisibilité.

Cette rencontre littéraire a ravi et enchanté les amoureux de la culture, de l’aveu notamment des présents : Khelfa Abdellah, auteur du premier roman chaoui, en graphie arabe, intitulé Moumna, ou encore le journaliste et auteur Tahar Helissi, qui se sont dits amplement satisfait surtout des sujet ou thème abordés : La traduction du roman Arris de Yamina Mechakra, par l’autrice et traductrice Lamis Saidi. La rencontre a également l’occasion de présenter une œuvre en chaoui de la  jeune autrice et enseignante en Tamazight, Aicha Maalim,  intitulée L’Amour mortel, dont une bonne partie est tirée de faits réels. Pour rappel, Aicha Maalim a été lauréate, il y a deux ans, du Prix du président de la République pour la littérature Amazigh, dont la cérémonie de remise avait été organisée à Tamanrasset.

Une rencontre pour une littérature diverse, multilingue mais UNE à savoir, Algérienne.
Toutes les photos sont de Rachid HAMATOU.

En outre, Yamina Mechakra, connue surtout pour son GRAND roman La Grotte éclatée, quitte enfin, par cette louable initiative, une case quand bien même confortable, de l’autrice d’une seule œuvre et ce, dans l’imaginaire de beaucoup de personnes. ARRIS, nous indique Lamis SAIDI, « reste aussi une écriture aussi violente que sensible, qui nécessite prudence dans la traduction, car chargée d’émotion, et ce n’est pas étrange ni étranger à notre Yamina Mechakra ».

Aicha Maalim multiplie les casquettes, et en dépit de sa courte expérience, maîtrise le jeu de l’écriture, et n’épargne pas le lecteur, en le confrontant à ses émotions et vérités des fois pénibles voire choquantes.

Enfin, il y a lieu de noter qu’auteurs, photographes, journaliste, peintres, hommes de lettres… était présents à cette rencontre. Certains ont défié  les routes obstrués par les chutes de neiges, affirmant que l’initiative de Souhila Guerfi mérité présence, affirmant ainsi leur adhésion au projet d’une littérature diverse, multilingue et une, c’est-à-dire Algérienne, comme aime à le répéter, l’organisatrice.

RACHID UHMATOU  

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