Dans son premier recueil de nouvelles, Creuser, paru en début d’année aux éditions Casbah, Amel Imalhayène écrit admirablement et creuse les mémoires : la sienne, et la mémoire collective, dans ses différentes formes et manifestations, à travers sept nouvelles, qui plongent dans l’âme humaine et explorent son rapport aux souvenirs, à l’oubli et à l’Histoire, avec un intérêt tout particulier pour les femmes et les violences qu’elles subissent – elles sont les héroïnes de plusieurs nouvelles. Dans La Clé, il est question d’une famille condamnée à l’errance et l’exil ; Dans Les Eucalyptus, Malek a oublié mais son corps se souvient ; La Blessure est l’histoire d’une femme qui s’est sacrifiée mais qui n’a pas trouvé le soutien nécessaire auprès de sa communuauté dans son drame ; La Nuit est cet homme et ce père qui se souvient et oublie, et qui combat les ombres et ainsi ses peurs les plus profondes avec des livres ; Octobre est d’une certaine manière une histoire du passage à l’âge adulte ; L’Amazone est une survivante qui n’oubliera jamais, alors que Les Mémoires et la mer est un texte mélancolique sur Alger, l’histoire de ses lieux et une réappropriation de ceux-ci par l’imaginaire de la narratrice. Dans cet entretien, Amel Imalhayène, nous parle de ce recueil, de son univers et de celui de ses nouvelles. Continuer de lire Amel IMALHAYÈNE: « J’ai intitulé ce recueil Creuser car il s’agissait au début d’exhumer des fictions nées d’une interrogation, d’un étonnement face aux effets de la mémoire »