…NOUVEAUTÉS… PARUTIONS…

Comme chaque année, le SILA (Salon international du livre d’Alger) est une occasion pour publier un maximum de nouveautés. Malgré les difficultés que rencontrent les éditeurs, ils nous réservent tout de même beaucoup de surprises et de bonnes choses pour ce rendez-vous annuel, qui constitue notre « Rentrée littéraire », et qui se tient du 25 octobre au 04 novembre 2023 aux Palais des Expositions des Pins Maritimes. Ne prétendant pas à l’exhaustivité, nous présentons ici quelques nouveautés que vous pourrez retrouver au SILA.

La crise du FLN de l’été 1962. Indépendance nationale et enjeux de pouvoir(s) de Amar MOHAND-AMER

Les éditions Frantz Fanon ont publié l’ouvrage La crise du FLN de l’été 1962. Indépendance nationale et enjeux de pouvoir(s) de Amar Mohand-Amer, préfacé par Omar Carlier, et postfacé par Mohamed Harbi.

Quatrième de couverture : Qu’est-ce que la crise du FLN de l’été 1962? Quand a-t-elle commencé? Quels en sont les origines, les enjeux et les acteurs? Dans quelles conditions s’est-elle déclenchée? Quelles sont les positions de la France, de l’Égypte, du Maroc, de la Tunisie, des États-Unis et autres puissances dans cette crise? Qu’est-ce que le groupe de Tlemcen et le Groupe de Tizi-Ouzou? Quels rôles ont joué le GPRA et l’Exécutif provisoire? Où commence le wilaysime et où se termine-t-il ? «Le clan de Oujda» est-il un mythe ou une réalité? Quels en sont la genèse et le fonctionnement? Comment Ben Bella a pu émerger comme leader du FLN au détriment de ses codétenus et des autres dirigeants de la révolution, y compris Krim Belkacem, Ferhat Abbas et Mohamed Boudiaf? Quels sont ses soutiens et ses adversaires? L’implication dans la crise de l’Armée des Frontières a-t-elle été déterminante dans la suite des événements? La prise du pouvoir par le duo Ben Bella-Boumediene était-elle une fatalité? L’issue de la crise du FLN de l’été 1962 était-elle scellée d’avance?… Au de-là des clichés, des idées reçues, des tabous et des partialités cultivées çà et là, c’est à toutes ces questions et à bien d’autres que tente de répondre ce livre à travers une démarche historienne rigoureuse et précise et une documentation riche et souvent inédite. Amar Mohand-Amer, docteur en histoire (Paris 7), est chercheur à la Division «Socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire (HistMém)» et directeur-adjoint du comité de rédaction de la revue Insaniyat, au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC d’Oran). Il travaille sur les processus de transition (1962), les trajectoires individuelles et de groupes, la violence en temps de guerre (colonisation), ainsi que sur les questions mémorielles et les récits historiques alternatifs.

Alger, 20 août 1965. La discrète mise au pas de Révolution Africaine de Christian PHÉLINE

Les éditions Chihab viennent de publier l’ouvrage Alger, 20 août 1965. La discrète mise au pas de Révolution Africaine de Christian Phéline. Quatrième de couverture : Deux mois après la prise de pouvoir du colonel Houari Boumédiène, le numéro 134 de Révolution africaine est saisi à l’imprimerie et, en quelques heures, recomposé sous l’œil de la Sécurité avant d’être, sans que rien n’en paraisse, distribué dans les kiosques.

Son directeur, l’ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, qui voulait, documents inédits à l’appui, s’y prévaloir publiquement d’être l’auteur unique de la mythique « Plateforme de la Soummam », est contraint à l’exil. L’enquête très attentive conduite sur un épisode de censure aussi audacieux qu’occulte donne l’occasion de revenir sur le rôle joué par l’hebdomadaire internationaliste dans les premières années de l’indépendance pour ceux qui se voulaient « la gauche du FLN », et sur les modalités de sa reprise en main par étapes entre 1964 et 1966. Elle interroge non moins vivement la place si contradictoire que le programme adopté à l’été 1956 continue à occuper dans l’imaginaire politique algérien, qu’il ait été controversé dans ses principes mêmes ou soit toujours invoqué tant par le régime en place, que par ceux qui y cherchent, à raison ou à tort, la base d’une refondation démocratique. Elle met aussi en lumière de quelles multiples manières s’est perpétuée jusqu’à nos jours la tentation pour les autorités de substituer leur propre parole à la libre expression des journalistes. À ce titre, comme l’écrit Mohammed Harbi dans sa postface, la lecture de ce livre sera des plus fécondes pour quiconque aspire à l’épanouissement d’une société ouverte à la pluralité des cultures, des idées et des croyances.

Histoires de la chirurgie. Jeux de mains, jeux de mots de Mustapha MAAOUI

Les éditions Casbah viennent de publier Histoires de la chirurgie. Jeux de mains, jeux de mots de Mustapha Maaoui. Quatrième de couverture: Définie comme l’œuvre de la main, la chirurgie est guidée par l’intelligence humaine et modulée par des règles éthiques qui la rattachent à l’humanité. La chirurgie a évolué en éloignant subrepticement le soignant et le soigné, passant d’un contact direct, palpable et sensuel à un rapport indirect et virtuel.

Cette évolution qui s’est étalée dans le temps, de l’Antiquité à nos jours, a vu le barbier-chirurgien passer du rang de subalterne du médecin à celui de chirurgien transplanteur des temps modernes, auréolé d’une gloire devenue illusoire face à une intelligence artificielle et aux progrès technologiques soumis aux lois de la finance.Au cours de ses études de médecine, entamées au milieu des années 1960 à l’université d’Alger, le hasard du premier choix a fait atterrir Mustapha Maaoui dans le service d’orthopédie Bichat-Nélaton à l’hôpital Mustapha, où la qualité chirurgicale des prestations et de l’enseignement ont déterminé une vocation qui n’a jamais été ébranlée.  Chirurgien « nomade », pérégrinant dans des spécialités variées sous la houlette de plusieurs grands patrons, et côtoyant l’essentiel des chirurgiens algériens, il a vécu des périodes charnières majeures, qui ont vu la chirurgie passer du stade conventionnel à celui d’une réalité technologique aux bienfaits indéniables mais confrontée aux dérives financières et aux risques éthiques qu’elle induit. Prix: 800 DA.

La bataille politico-diplomatique pour l’indépendance de l’Algérie de Mohand-Tahar ZEGGAGH

Les éditions ANEP ont publié, en février dernier, l’ouvrage La bataille politico-diplomatique pour l’indépendance de l’Algérie de Mohand-Tahar Zeggagh. Quatrième de couverture: Pendant la guerre d’Algérie, une cinquantaine de « représentants » du FLN dans plusieurs pays sont devenus « chefs de mission » puis « diplomates » après la création du GPRA en septembre 1958. Le triptyque des luttes politiques, armée et de l’action diplomatique a permis de remporter la victoire de l’indépendance finalisée par les Accords d’Evian et le cessez-le-feu du 19 mars 1962.

Comment la révolution algérienne a-t-elle gagné la bataille diplomatique à l’ONU? Comment la diplomatie a-t-elle influencé l’opinion des sociétés civiles des pays d’Europe? Comment a-t-elle suscité la solidarité de l’URSS, des pays socialistes de l’Est, de la Chine, des pays arabes, des pays afro-asiatiques et d’Amérique latine ? Autant de questions auxquelles ce livre tente de répondre en rendant hommage aux diplomates algériens, à leur intelligence, à leur patriotisme et à leur contribution éminente. Mohand-Tahar Zeggagh a été détenu politique FLN en France de 1957 à 1962, membre de la Zone autonome d’Alger en lutte contre l’OAS en 1962. À l’indépendance, il est conseiller au bureau politique du FLN (1963-1965) sous la direction de Hadj Benalla, avant d’être diplômé de l’Institut en sciences sociales de Moscou (1969-1972) et de décrocher un doctorat d’université en sociologie à la Sorbonne (1977). Il a également été président du Mouloudia Club d’Alger (1963-1965). 

N’est-il d’histoire que blanche? Tome II de Abdel’alim MEDJAOUI

Les éditions Casbah viennent de publier le tome II de N’est-il d’histoire que blanche?Dialogue serein sur notre histoire nationale de Abdel’alim Medjaoui. Quatrième de couverture: Dans le tome 1, Abdel’alim Medjaoui dressait un large tableau de l’histoire nationale, depuis les temps reculés jusqu’à la veille de sa prise en charge par le mouvement de libération nationale. Dans ce tome 2, on assiste à la mutation du mouvement national en mouvement de libération nationale, avant la guerre d’Algérie, la réponse terrible de l’occupant colonial à une Histoire en marche. Prix : 1100 DA.

Ibn Khaldûn. Nouvelles du Maghreb au XIVème siècle de Mohamed SAOULI

Les éditions Chihab viennent de publier l’ouvrage Ibn Khaldûn. Nouvelles du Maghreb au XIVème siècle de Mohamed Saouli. Quatrième de couverture : Après avoir passé dix années à étudier l’œuvre d’Ibn Khaldûn (considéré par les grands sociologues contemporains comme le précurseur de la sociologie moderne), Mohamed Saouli nous propose un essai d’interprétation et de traduction condensé de La Muqaddima.

Il y apporte un éclairage nouveau et pertinent, loin des préjugés et contresens des traductions françaises et anglaises qui résultent de la hiérarchisation occidentale des civilisations et qui produisent ainsi une confusion dans la compréhension de l’ensemble de la théorie politique et sociale d’Ibn Khaldûn. Ce livre présente la vie au Maghreb au XIVe siècle : les différents métiers, les sciences, l’importance de la pédagogie dans l’enseignement, l’influence du climat sur le caractère des hommes, les moyens de subsistance, la spéculation. Il décrit la prise et la perte du pouvoir politique, les formes de gouvernement des populations rurale et urbaine. Il explique les causes et les raisons des institutions, l’origine des peuples et des dynasties, la guerre et l’art militaire, les pratiques sociales populaires (magie, mendicité, poésie et musique…). Il énumère les raisons qui ont provoqué les changements des croyances religieuses et fait une analyse critique des grands événements historiques, politiques et militaires qui ont marqué l’Histoire.

MES MISSIONS CONFIDENTIELLES – Le dossier Boumédiène / Houphouët-Boigny de Ghoulem BERRAH

Les éditions Casbah ont publié dans le courant de cette année l’ouvrage MES MISSIONS CONFIDENTIELLES – Le dossier Boumédiène / Houphouët-Boigny du Dr. Goulem Berrah. Quatrième de couverture : Mes missions confidentielles rendent compte des échanges entre le président Boumédiène et le président ivoirien Houphouêt-Boigny, entre 1973 et 1975.

Au cours de ces conversations fascinantes, le lecteur découvrira l’engagement des deux chefs d’Etat au profit du développement de l’Afrique et du tiers-monde, mais aussi plus largement, leur réflexion sur les dossiers politiques de l’époque, dont certains restent d’une brûlante actualité, comme la question de la Palestine, par exemple. Ce même lecteur pourrait, par-delà l’apparente accélération de l’Histoire, s’étonner d’entendre les deux grands chefs d’Etat, s’inquiéter de la présence d’Israël sur le sol africain… Prix : 1300 DA.

Gouvernement berbère. La Cité kabyle dans l’Algérie précoloniale de Hugh ROBERTS

Les éditions Barzakh ont publié Gouvernement berbère. La Cité kabyle dans l’Algérie précoloniale de Hugh Roberts, un essai traduit de l’anglais par Charlotte Perrin. Quatrième de couverture : Ce livre audacieux et d’une rigueur exemplaire propose une vision complètement neuve dans l’étude des systèmes politiques berbères.

Son auteur, Hugh Roberts, expert de l’Afrique du Nord, en particulier de l’Algérie, opère un changement de paradigme radical dans l’analyse des logiques internes de la cité kabyle et du développement politique de la Grande Kabyle entre 1509 et 1765. Les institutions politiques kabyles ont bien été décrits par des auteurs français du XIXe siècle. Cependant, leur incapacité à les expliquer a conduit, plus tard, des théoriciens comme Ernest Gellner et Pierre Bourdieu à en minimiser voire nier l’importance. Or, Hugh Roberts met en lumière la remarquable logique qui sous-tend l’organisation politique kabyle et le degré d’autonomie dont elle était dotée : la Kabylie précoloniale, notamment la société des Igawawen du Djurdjura, offre l’exemple le plus développé de la tradition d’organisation politique centré sur la thajma‘th, l’assemblée du village ou de la tribu, et les ‘partis’, les ṣfūf, qui en structuraient les délibérations. Cette organisation permettait de faire face aux crises et de trouver des solutions qui sauvegardaient l’intérêt général et tenaient en échec les facteurs de division. Cet ouvrage présente donc un récit novateur de l’histoire socio-politique de la Kabylie (citons, entre autres, une analyse passionnante du royaume de Koukou, ou encore de l’exhérédation de la femme kabyle). Son approche radicalement singulière aide à comprendre la place complexe qu’occupent les Kabyles dans la vie politique algérienne contemporaine. Dr Hugh ROBERTS est Professeur honoraire de l’Histoire de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient à Tufts University à Boston. Il a une connaissance intime de l’Algérie, pays dans lequel il a enseigné l’anglais dans les années 1970, et dans lequel il n’a cessé de se rendre, même pendant les années 1990. Il est l’auteur, notamment, de The Battlefield: Algeria 1988-2002Studies in a broken polity (Verso, 2003). Son livre, Berber Government: the Kabyle polity in pre-colonial Algeria (I.B. Tauris, 2014), fait l’objet de la présente traduction.

Cris de Douleurs des Profondeurs du Rhumel de Abdelmadjid SANA

Les éditions Média Index viennent de publier l’ouvrage Cris de Douleurs des Profondeurs du Rhumel de Abdelmadjid Sana, préfacé par Nils Anderson. Quatrième de couverture : Ce livre est le récit d’un enfant de Constantine qui, très jeune, a ressenti l’injustice oppressive de sa condition « d’indigène », ce qui l’a conduit à s’engager très tôt dans le combat pour la libération de son pays du joug colonial qui a duré 132 ans.

Sur le point d’être arrêté, Mourad doit prendre la fuite, qui le mènera de Constantine à Marseille, puis à Lyon où il bénéficiera du soutien de militants français ayant pris fait et cause pour la lutte du peuple algérien et sera exfiltré vers la Suisse…, comme plusieurs de ses compatriotes. A Genève, il continuera la lutte aux côtés d’autres combattants réfugiés et rejoindra la délégation permanente du Croissant Rouge Algérien à Genève, qui lui confiera les affaires sociales. Puis il est intégré dans le groupe chargé de la logistique autour de la délégation du FLN, aux négociations des accords d’Evian. A l’indépendance, Mourad participera à la construction de son pays ravagé par une guerre dévastatrice ayant duré sept ans et demi en tant que militant diplomate, il représentera l’Algérie en Asie, en Amérique du nord, en Europe, en Afrique et au Maghreb. Un récit authentique que l’auteur a voulu partager avec le lecteur afin d’honorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté et la dignité du peuple algérien.

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