…NOUVEAUTÉS… PARUTIONS…

Comme chaque année, le SILA (Salon international du livre d’Alger) est une occasion pour publier un maximum de nouveautés. Malgré les difficultés que rencontrent les éditeurs, ils nous réservent tout de même beaucoup de surprises et de bonnes choses pour ce rendez-vous annuel, qui constitue notre « Rentrée littéraire », et qui se tiendra du 25 octobre au 04 novembre 2023 aux Palais des Expositions des Pins Maritimes. Ne prétendant pas à l’exhaustivité, nous présentons ici quelques nouveautés que vous pourrez retrouver au SILA.

Un cri que le soleil dévore de Jean SÉNAC

Les éditions El Kalima publient « Un cri que le soleil dévore (Carnets, journaux, notes et réflexions 1942-1973) » de Jean Sénac. Cette coédition (avec les éditions du Seuil, France) est préfacée et établie par Guy Dugas. Quatrième de couverture : Depuis son assassinat le 30 août 1973, Jean Sénac n’a cessé d’imposer sa voix de poète visionnaire, qui a payé de sa vie le courage de ses positions et sa volonté de vérité.

Né, comme Camus qui était son ami, dans un milieu pied-noir conservateur, il a envers et contre lui choisi le parti de l’indépendance. Eduqué dans un strict catholicisme, il est parvenu à s’émanciper de toutes les entraves à sa liberté. Autodidacte, il peut être considéré comme un initiateur de la critique d’art au Maghreb. Formé à la poésie la plus classique – celle de Victor Hugo et des Algérianistes – il a su peu à peu forger un art poétique personnel et innovant, parfois expérimental.La découverte de ses carnets secrets, qui fourmillent de notations intimes et d’interrogations politiques, de poèmes et de réflexions sur la création artistique et sur la société, sur l’amour, la sexualité et l’amitié, offre de cette personnalité hors du commun, une image inédite et bouleversante qui le rapproche de ses frères en poésie, Pier Paolo Pasolini, Federico Garcia Lorca, René Char ou Allen Ginsberg. Prix : 4000 DA. Guy Dugas, responsable des archives Sénac contenues dans le Fonds Patrimoine méditerranéen qu’il dirige à l’Université Paul Valéry de Montpellier, il a enseigné les littératures du Maghreb en Tunisie, au Maroc et dans diverses universités françaises. Directeur de collections chez El Kalima et CNRS éditions, il y a préfacé « Jean Sénac critique d’art » de Hamid Nacer-Khodja, et présenté plusieurs PIM (Petits inédits maghrébins) de cet écrivain.

Qui se souvient de la mer – Cours sur la rive sauvage de Mohammed DIB (un seul volume)

Ces deux romans, respectivement publiés en 1962 et 1964, sont ici réédités en un seul volume, les éditions barzakh poursuivant ainsi leur désir de faire (re)découvrir les textes de cet immense auteur, peut-on lire sur la quatrième de couverture du livre, préface par l’universitaire Naget Khadda. Cet écrivain majeur n’a eu de cesse de brouiller les repères et de pousser toujours plus loin les limites de son écriture, dessinant les contours d’un univers littéraire extrêmement singulier. Prix : 1000 DA.

Œuvres poétiques complètes de Mohammed DIB

Les éditions El Kalima publient la traduction vers l’arabe des œuvres poétiques complètes de l’immense écrivain Mohammed DIB (1920-2003). Ce livre est traduit et présenté par Hakim Miloud, poète et traducteur, qui a déjà signé deux traductions de Mohammed DIB à savoir, « Tlemcen ou les lieux de l’écriture » et « L’Aube Ismaël ». Disparu en 2003, Mohammed DIB a laissé une œuvre dense, englobant plusieurs genres (poésie, roman, nouvelle, conte, théâtre, essai).

Sîn, La lune en miettes de Abdelaziz OTMANI

Les éditions Casbah publient le premier roman d’Abdelaziz Otmani, intitulé « Sîn, La lune en miettes ». Abdelaziz Otmani puise son inspiration dans les premiers récits mésopotamiens tels que l’Épopée de Gilgamesh, ainsi que les récits de l’Antiquité nord-africaine. Au fil des chapitres, l’écrivain déploie un récit imaginaire à la fois contemplatif et intime, qui relate la guerre à laquelle se livrent de nombreux personnages afin de survivre aux grands bouleversements du monde. Prix: 1800 DA.

De glace et de feu de Suzanne EL KENZ

Les éditions Barzakh publient le nouveau roman de Suzanne El Kenz, « De glace et de feu ». Quatrième de couverture : Une femme (tantôt ‘elle’, tantôt ‘je’ ; tantôt Hind, tantôt Mathilde) est couchée sur son lit d’hôpital : mourante, entre délire et lucidité, elle fait le point sur sa vie, son identité éclatée, ses origines (elle est née en Palestine), et ne rêve que « s’évader vers les glaciers ».

Un homme, Lamour, épris du mystère qui entoure cette femme, fasciné par son altérité radicale, lui rend visite chaque jour. Il essaye de la consoler, maladroitement, avec ses poèmes et ses cadeaux. Arriveront-ils à se rencontrer vraiment, à s’aimer ? Ce texte à la beauté insolite explore des thèmes aussi essentiels que l’amour, le corps malade, l’être-femme, la relation à Dieu, l’exil, mais aussi et surtout, celui du rapport à l’autre –si proche, si inaccessible. Suzanne El Kenz signe un roman d’une rare intensité. Sombre et implacable, il n’en est pas moins un extraordinaire hymne à la vie, le salut passant par le langage. L’auteure y invente bel et bien sa propre langue, où d’autres langues remuent. Habitée, fantasque et indocile, telle est son écriture. Suzanne El Kenz, née à Gaza (Palestine), a vécu dans de nombreux pays : Egypte, Arabie Saoudite, Algérie, Tunisie. En 1996, elle s’installe en France. Son premier roman, La Maison du Néguev (Apic, 2009) a reçu le grand prix Yambo-Ouologuem 2010. Prix: 1000 DA.

« Belvédère » de Aïcha KASSOUL

Les éditions Casbah publient le roman de Aïcha Kassoul intitulé « Belvédère ». Quatrième de couverture : A la seconde lecture, dans le désordre des pages amputées et de mes nuits blanches, je me suis mis à écrire. A remonter le temps en compagnie de ma mère qui préférait à tout ce qu’elle racontait l’histoire de la louve qui regarde le chasseur droit dans les yeux, ses petits derrière elle, tombe sur eux quand la balle touche son front. Elle est contente.

Elle croit que ses enfants sont malins, qu’ils vont se sauver, mais ils restent ses petits. Le chasseur recharge son arme, un deux trois, c’est ton tour, ma beauté, descends et ne te retourne pas, jamais, m’man, je reste avec toi, c’est comme ça. Force de l’animal. De mère en fille. En fils. Aïcha Kassoul a été professeure de lettres à l’université d’Alger 2, consule d’Algérie en France, productrice et animatrice de l’émission Un monde qui nous rassemble parce qu’il nous ressemble à la Chaîne 3. Autres publications : L’Algérie en français dans le texte (Ouvrage collectif/ Année de l’Algérie en France, ENAG), Les Misérables (Adaptation du roman de Victor Hugo, collection Jeunesse, Casbah éditions), Chroniques de l’impure (MARSA), Le pied de Hanane (Casbah éditions), La colombe de Kant (Casbah éditions). Prix: 900 DA.

TERMINUS BABEL de Mustapha BENFODIL

Les éditions Barzakh publient le nouveau roman de Mustapha Benfodil, intitulé « Terminus Babel ». Quatrième de couverture : A partir d’une idée simple et singulière à la fois – faire parler et dialoguer, dans une bibliothèque, des livres « humanisés », voués à la Grande Broyeuse qu’est le pilon –, Mustapha Benfodil déroule un récit palpitant.

Y dominent des dialogues vertigineux entre livres doués de pensée et de parole, constitués en cercles philosophiques, dialogues où chacun porte un « nom de code » très personnalité et où certains tiennent le rôle de maîtres à penser, à la manière antique. Ces échanges où l’auteur expose toutes les facette de son érudition, cohabitent avec une réflexion sur les affres de la création littéraire aux accents autobiographiques, une chronique psycho-sociale de l’Algérie contemporaine, des essais d’écriture « libre » en des jeux oulipiens où la langue est malaxée avec virtuosité. Armé d’une imagination sans bornes qui nourrit une inspiration protéiforme, l’auteur offre à lire, ici, une œuvre inclassable. Prix : 1200 DA. Né en 1968 à Relizane, Mustapha Benfodil est reporter au quotidien « El Watan ». Il est l’auteur d’une oeuvre très diverse : nouvelles, poèmes, pièces de théâtre. Il a publié quatre romans, tous parus aux éditions barzakh : Zarta ! (2000), Les Bavardages du Seul (2004), Archéologie du chaos (amoureux) (2007), et Body writing. Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain (1968-2014) (2018). Ses livres sont repris en France notamment par les éditions Macula. Il a également publié un recueil de « poésie noire », Cocktail Kafkaïne (édition bilingue français/anglais, Hesterglock Press, Royaume Uni, 2018).

Nouvelles de l’infra-monde de Mohamed EL KEURTI

Les éditions Casbah publient le recueil « Nouvelles de l’infra-monde » de Mohamed El Keurti. Quatrième de couverture : A la manière du génial Allan Edgard Poe, Mohamed El Keurti plonge ses personnages dans un univers fantastique. Subitement, du jour au lendemain, ses personnages verront leur monde basculer dans une irréalité dont ils ne réchapperont pas indemnes. Il faut croire à ces Nouvelles de l’infra monde.

Notre pays regorge d’assez de mythes, de surnaturel et de merveilleux pour que chacun de nous adhère à l’émergence de cette nouvelle littérature. Mohamed El Keurti a enseigné l’anglais de 1979 à 1989. Féru de littérature, de bande dessinée et de cinéma, il préside une association culturelle qui anime le plus ancien ciné-club d’Algérie, en activité depuis 1987. Prix : 700 DA.

Des choses qui arrivent de Salah BADIS

Les éditions Barzakh publient, en coédition avec les éditions Philippe Rey (France), le recueil de nouvelles Des choses qui arrivent de Salah Badis, dans la collection Khamsa, consacrée à la traduction des fictions arabophones du Maghreb. Les deux auteurs qui inaugurent cette collection sont Aymen Daboussi (Tunisie) et son livre « Les Carnet d’El Razi », et Salah Badis et son recueil de nouvelles, traduit de l’arabe par Lotfi Nia, « Des choses qui arrivent ».

Extrait de la quatrième de couverture: Un couple qui rêve d’ouvrir une laverie automatique à Alger ; un musicien amateur et mythomane dont le père soudainement en Turquie ; un étudiant qui s’interroge sur « le bonheur potentiel de ses journées » ; un éditeur pris entre le manuscrit d’un écrivain tunisien des années 1930 et les affres du terrorisme contemporain ; Madame qui tient un salon de coiffure ; Monsieur Krimou et sa Peugeot 505 ; une jeune femme dans sa ville sinistrée par un tremblement de terre ; une femme qui a rêvé obstinément d’un appartement ; un preneur de son ballotté entre ses désirs… autant de personnages qui peuplent ce recueil de nouvelles.

LA KAFRADO, sangs mêlés terre mosaïque de Malika CHITOUR DAOUDI

Les éditions Casbah publient le deuxième volet de la saga « LA KAFRADO » de Malika Chitour Daoudi. Quatrième de couverture : Domaine situé à Bône dans l’Algérie colonisée de la fin du 20ème siècle, la Kafrado est le lieu où Francesca et Dorato connaîtront de nouvelles aventures, après avoir refermé celles d’un précédent roman, La Kafrado, un nouveau départ.

Unissant leurs forces et leurs âmes, les deux héroïnes n’auront de cesse, ici, de développer les richesses de leur terre tout en prenant à cœur le bienêtre de leur famille d’adoption. La haine, l’amitié, mais surtout l’amour et le courage sont le terreau de cette formidable terre mosaïque. Si l’imaginaire de Malika Chitour Daoudi se crée et se développe pendant l’enfance, c’est à l’âge adulte, à Constantine où elle réside, que son rêve d’écriture se réalise avec son premier roman, La Kafrado, un nouveau départ, premier prix UFM 2021 (décerné par l’université des frères Mentouri). Très active, cette romancière puise son inspiration dans sa famille, son métier d’opticienne, la poésie qui l’habite, l’équitation qu’elle pratique et le dessin auquel elle s’adonne avec passion. Née à Alger, Malika Chitour Daoudi y a fait toutes ses études, entourée de sa famille et de livres. Installée à Constantine, l’opticienne qu’elle est devenue se décide à sauter le pas, en se lançant dans l’écriture de son premier roman. Prix: 1200 DA.

La Justice, pas la charité de MAX-POL FOUCHET

Les éditions El Kalima ont publié le 22e numéro de la collection PIM (Petits inédits maghrébins), dirigée par l’universitaire Guy Dugas, et qui propose des textes (romans, essais, théâtre, recueil de poésie…) totalement inconnus, proposés dans un format 10×14 et une maquette soignée. Ces inédits s’accompagnent d’une « présentation courte et incisive » d’un spécialiste incontesté de l’auteur à l’honneur.

Cet inédit en question est « La Justice, pas la charité de Max-Pol Fouchet, et qui est présenté par l’écrivain Abdelkader Djemaï. Quatrième de couverture: Max-Pol Fouchet (1913-1980)… Que sait-on de lui, au juste ? Qu’il fonda et dirigea à Alger la revue Fontaine, après y avoir publié ses premiers vers chez un certain Edmond Charlot ? Qu’il aimait parcourir le monde librement et qu’il fut une figure familière des débuts de la télévision? Mais de son rapport à l’Algérie, où il vécut plus d’un tiers de siècle, de son plus jeune âge à la Libération, qu’en sait-on ? Sait-on qu’il fut dans les années 30 fondateur des Jeunesses socialistes et animateur d’une revue, au nom évocateur: Non! ; qu’il fut pendant la guerre la voix culturelle et artistique de la France libre sur Radio-Alger puis un partisan déterminé de l’indépendance de l’Algérie ? Voici restitué quelques inédits, ce Max-Pol Fouchet de jeunesse, qui pour l’Algérie et le monde ne cesse de réclamer La Justice, pas la charité. Prix: 500 DA.

Paris, l’autre désert de MOKEDDEM

Les éditions Casbah publient le roman « Paris, l’autre désert » de Mokeddem. Quatrième de couverture: Dans la grande ville des sons et lumières, Fouzi, un scénariste algérien bossu, sans travail ni domicile fixe, récupère, bien malgré lui, Egus, un chien qui se prend pour Victor Hugo. Tous deux réussissent à faire de leur détresse une composition magistrale qui se lit d’une traite. Quelle belle idée de faire raconter par un chien une vie de chiens !

Un roman d’un réalisme à la fois tendre et cruel, où les damnés irradient d’une somptueuse humanité. Ce roman est d’abord et avant tout un texte sur l’exil, la solitude et l’absurde. Humour et drame garantis dans ce récit mené de patte de maître. Mokeddem est né en 1958 à Mascara. Après des études inachevées à l’ENA d’Alger, il obtient un diplôme de hautes études de l’Académie des beaux-arts de Baghdad. Fils de ta mère ! est son premier roman publié en 1999 par Maurice Nadeau. En 2002, il traduit La mémoire de la chair d’Ahlem Mosteghanemi pour Albin Michel. Prix: 800 DA.



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