« J’habite en mouvement » de Samira Negrouche: Une expérience de soi et de l’Autre par le poème

Cette sélection de textes publiés ces 22 dernières années, avec plusieurs fils conducteurs, nous renseigne également sur l’évolution de la poétesse, ses différentes rencontres et expériences.

Une bonne vingtaine de poèmes, alternant vers et prose (poétique) composent l’anthologie de Samira Negrouche, « J’habite en mouvement », qui retracent vingt années d’écriture (2001-2021). C’est le cheminement d’une poétesse sur les sentiers de l’écriture et ses différents possibles ; le condensé d’une oeuvre « ample et protéiforme« , ouverte à l’expérimentation, au dialogue avec l’Autre (l’autre que soi, le lointain…), arborant diverses esthétiques, et résolument enracinée dans la Terre. 

Paru aux éditions Barzakh, cette anthologie, où se décline un univers « se complexifiant » au fil des années, nous présente aussi une poétesse qui a affirmé sa plume, faisant aboutir ses questionnements vers une certaine forme de sérénité, mais qui cache bien mal sa fougue et sa quête de compréhension d’elle-même, de l’Autre et du monde.

Cette sélection de textes publiés ces 22 dernières années, avec plusieurs conducteurs, nous renseigne également sur l’évolution de la poétesse, ses différentes rencontres et expériences. L’auteur tchadien, Nimrod, qui a signé la préface de cette anthologie, et qui note que Samira Negrouche est « une poète qui regarde résolument au Sud« , met l’accent (entre autres) sur « son phrasé » et le rythme de son écriture: « le jazzy nous emporte. Ou sont-ce des partitions gnawi? Jazz, arythmie du monde. Ainsi naît l’anthologie des parallèles. » En effet, le poème de Samira Negrouche est aussi musique et image. C’est aussi une reconnaissance, une revendication d’appartenir à la grande « famille » des créatifs, une admiration sans bornes pour Djamel Amrani et Arthur Rimbaud, et une affirmation du lien avec les êtres (sa grand-mère notamment) et les lieux (Alger, l’Algérie, l’Afrique…).  

Les poèmes, bien que datés et remis dans leurs contextes, s’inscrivent dans une atemporalité, autour de thématiques relatives aux langues, aux espaces, au corps, à l’amour… à l’expérience intime et collective. Finalement à un mouvement… au cycle de la vie. 

Sara Kharfi

  • « J’habite en mouvement. Anthologie (2001-2021) » de Samira Negrouche. Poésie, 288 pages. Éditions Barzakh, Alger 2023. Prix: 900 DA. 

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