« Le Manuscrit inachevé » d’Assia Djebar, en novembre aux éditions Média-Plus

C’est une nouvelle formidable qu’a annoncé, hier sur son compte facebook, l’éditeur Yassine Hannachi, directeur des éditions Média-Plus de Constantine : la publication, en Algérie, par sa maison d’édition, du manuscrit inachevé d’Assia Djebar. Paru initialement, cette année en France, aux Presses Sorbonne Nouvelle, l’ouvrage de 240 pages intitulé « Assia Djebar. Le manuscrit inachevé », dirigé par Mireille Calle-Gruber et Anaïs Frantz, donne à lire « Les Larmes d’Augustin », qui devait constituer un quatuor algérien (et ainsi le clore) avec « L’Amour, la fantasia » (1985), « Ombre Sultane » (1987) et « Vaste est la prison » (1995).

Sur la quatrième de couverture diffusée par l’éditeur, il est indiqué que « ce livre apporte un éclairage tout à fait nouveau sur l’œuvre d’Assia Djebar », et s’organise autour de la publication du tapuscrit et de « la réflexion critique méthodologique » (de Mireille Calle-Gruber et Anaïs Frantz). Le livre creuse également le mystère de « l’inachèvement de ce texte, souligne-t-on, écrit et projeté pendant vingt ans, dont il semble que l’architecture soit demeurée indécise ».

Toujours selon la quatrième de couverture : « Publier un tel document, c’est instituer le manuscrit en archive, c’est-à-dire en assurer la transmission et l’héritage, en le donnant aux lectures à venir. Faire lire un manuscrit inachevé, c’est aussi s’obliger à en respecter l’inachèvement, c’est-à-dire l’accompagner d’une réflexion critique méthodologique. Par quoi il devient objet de recherche. »

En 2015 (et précisément le 11 févier 2015), Mireille Calle-Gruber, professeure et écrivaine, m’avait accordé un entretien dans les colonnes du quotidien « Liberté« , autour de l’œuvre son « amie », qu’elle a accompagné depuis 1987, et déjà elle évoquait ce manuscrit inachevé : « Elle n’avait pas fini d’ailleurs son œuvre. Donc, en outre, on n’aura jamais la fin du quatuor. Elle avait programmé quatre livres qu’elle appelait son quatuor algérien, ‘L’Amour, la fantasia’, ‘Ombre sultane’, ‘Vaste est la prison’, et elle était en train d’écrire ‘Les Larmes d’Augustin’. Elle m’en avait parlé, je pense qu’elle a écrit peut-être une centaine de pages, mais voilà il ne sera jamais terminé. »

Même si son autrice n’a jamais pu le terminer, ce dernier volet du quatuor sera entre nos mains, accessible aux lecteurs algériens grâce aux éditions Média-Plus, et ce, à partir du mois de novembre. A cela s’ajouteront les commentaires, analyses et précieux éclairages des spécialistes de l’œuvre djebarienne et critiques littéraires, qui documentent cette archive exceptionnelle dans l’ouvrage.

Pour rappel, de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, Assia Djebar est née en 1936 à Cherchell. Disparue en 2015, elle est autrice d’une quinzaine de romans (traduits en plusieurs langues), de poésie, de théâtre et de nouvelles. Cinéaste, elle a réalisé deux documentaires très remarqués et salués par la critique à savoir, « La nouba des femmes du mont Chenoua » (1975) et « La Zerda ou les chants de l’oubli » (1982).

Sara Kharfi


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