Latachi Imène est une poétesse de 23 ans, qui a déjà publié deux recueils : Lumière dans les ténèbres, en 2017 aux éditions Dar El-Awttan ; et Mirage, en 2019 aux éditions Tafat. Sensible, à la fois « réaliste » et « utopiste », la poétesse célèbre, par ses textes, la vie et la nature, évoque la mort, rend hommage à sa grand-mère et à d’autres personnes ayant marqué sa vie, aborde les thèmes de l’injustice, du civisme et de l’engagement, et réfléchit sur sa société, et surtout sur son art, l’écriture.
Dans Lumière dans les ténèbres, organisé autour de cinq parties, Latachi Imène dit les choses de la vie/de l’existence, pour conjurer le sort et éloigner la mort. Entre autres questions, elle aborde, avec beaucoup de réalisme, celles de la condition des femmes et de l’état du monde. C’est à la fois surprenant et inattendu de lire autant de maturité et de distance, dans un texte écrit par une si jeune personne. Il semblerait, en tout cas, que l’âme de notre poétesse a bien vécu. Et, cela se lit ! Tout comme son optimiste à toute épreuve, et ce, bien que beaucoup de choses, dans sa société et dans le monde dans lequel elle vit, la dérangent, la révoltent ou la font réagir.
Dans sa préface, elle écrit :
« M’inspirant de la réalité
J’ai proclamé des vérités
Avec toute franchise et fermeté
J’ai traité les saletés de ma société ».
Dans le deuxième recueil, Mirage, structuré autour de 6 parties (« Un peu de moi », « Méditations », « A la brune d’une société », « Positions quand-même », « Petite brin de poésie », « Trépas ») et de 52 poèmes, Latachi Imène retrouve ses repères (sa grand-mère notamment, qui incarne la douceur : celle du temps passé, et le sens de la vie), ses thèmes de prédilection et ses questionnements, mais avec plus d’épaisseur. Elle se confie davantage sur elle-même, sur ce qui l’anime et ce qui la pousse à écrire. Elle élargit ses thèmes, affine son regard et aiguise sa plume. On lit parfois de la colère, de l’incompréhension, mais on finit toujours par retrouver la voix de notre poétesse, qui s’envole vers les territoires de l’imaginaire pour se ressourcer, puis retourne vers la réalité qui ne lui convient pas toujours, et elle le dit, l’écrit, le clame, haut et fort !
En outre, Mirage a été préfacé par l’écrivain et chroniqueur Tawfiq Belfadel, qui souligne dans celle-ci :
« Avec des mots simples, Imène réussit à peindre des profondeurs. Mêlant bonheur et mélancolie, rêves et déceptions, son recueil ‘Mirage’ est un miroir du monde d’aujourd’hui ; chaque lecteur ou lectrice trouvera une part de son humanité. Il faut absolument découvrir cette plume ‘utopique’, ce beau risque de la jeune poétesse Latachi Imène ! »
Dans son avant-propos, la poétesse, qui a fait des études de lettres à l’université d’Ain-Temouchent, nous explique, à nous autres lecteurs, qui elle est et qu’elle est sans démarche dans Mirage. Elle se présente comme « une âme qui pense. Un esprit en perpétuel métamorphose. Mais surtout, un être qui ose ».
Plus loin, elle écrira :
« Je ne suis, à vrai dire, que ce que j’ai décidé de faire de moi : une lumière dans les ténèbres de ma vie. Je suis en clair un ‘moi’ qui décide de s’affirmer et à tout prix. Je me flatte d’être un esprit original et mon appétit intellectuel n’est pas du genre à se satisfaire des restes de l’autre ».
Somme toute, dans les recueils de Latachi Imène, la simplicité se mêle à la complexité et la sincérité. Elle écrit et décrit le monde tel qu’elle le voit, tel qu’elle se l’imagine et tel qu’elle voudrait qu’il soit. Une plume à découvrir et à suivre !
Sara Kharfi
- Lumière dans les ténèbres de Latachi Imène. Recueil de poésie, 96 pages, éditions Dar El-Awttan, Algérie, 2017.
- Mirage de Latachi Imène, recueil de poésie, 112 pages, éditions Tafat, Algérie, 2ème semestre 2019. Prix : 300 DA.
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